Comme tous les Juifs d'Algérie depuis la promulgation du décret Crémieux en 1870, Pierre et sa famille sont citoyens français. Isaac Jaïs a combattu contre l'Allemagne lors de la Première Guerre mondiale. Dans les années 1930, la famille habite rue Jules Ferry à Alger.

Pierre Jaïs s'intéresse très tôt à la comédie. Il se produit sur scène avec la troupe théâtrale de l'Accord parfait. La presse locale le remarque lors d'une représentation de la pièce de boulevard Papa, de Robert de Flers, au Casino municipal d'Alger en 1937.

Pierre Jaïs vient ensuite en métropole pour passer le concours d'entrée au Conservatoire de Paris. Il y est admis en 1939, dans la classe d'art dramatique d'André Brunot.

Malheureusement, Pierre n'a pas le temps d'étudier au Conservatoire après son admission. Il est mobilisé et placé en congé militaire pour l'année 1939-1940. Il est également en congé les deux années suivantes, de 1940 à 1942.

Article sur la pièce Papa publié dans
Les Spectacles d'Alger le 5 mai 1937

Il ne répond donc pas à l'enquête d'octobre 1940 qui vise à identifier les élèves juifs de l'école. Cependant, la lettre « J » est ajoutée en rouge à côté de son nom sur la liste des élèves de l'année 1941-1942. Il est exclu le 1^er octobre 1942, alors qu'il n'a jamais été présent.

On ne sait pas s'il passe la période de l'Occupation en France ou s'il retourne en Algérie.

Après la Libération, il est de nouveau admis au Conservatoire, en déclamation dramatique.

Il obtient en 1945 une 1^re médaille d'histoire et littérature dramatique, un 2^e accessit de comédie et une 3^e médaille de diction.

Page extraite du registre des élèves (1936-1942)