Léon Bronschwak
Léon Bronschwak (1915-1991)
Léon Bronschwak est né à Paris (12e arr.) le 18 octobre 1915. Son père, Fischel Bronschwak, était tailleur et sa mère, Sara Gauber, couturière. Ils sont tous les deux réfugiés d'origine russe. Léon, lui, est Français, comme son frère aîné Henri, né en 1910.
Léon est admis au Conservatoire de Paris en 1935 dans la classe de violon de Firmin Touche. Il obtient un premier accessit de violon en 1936 et un deuxième prix de violon en 1939. L’Art musical du 10 juillet 1936 rend compte du Prix de violon et indique « On peut cependant regretter [la] sévérité [du jury] pour des sujets tels que MM. Schermanski et Bronschwak qui semblaient mériter mieux que le second accessit ».
La guerre interrompt sa scolarité : il est mobilisé en 1939 dans une unité combattante mais est maintenu au Conservatoire jusqu'en 1942, année de son exclusion.
Son frère Henri l'a précédé de quelques années au Conservatoire de Paris où il a obtenu un premier prix de violon. Il a ensuite poursuivi une carrière de violoniste soliste et est régulièrement mentionné, dans les annonces de concert, sous le seul nom de "Bronschwak".
Page extraite du registre des élèves (1930-1936)
La mention « Juif » a été ajoutée à l’issue de l’enquête de 1940
Arrêtés, les parents d'Henri et Léon Bronschwak sont internés à Drancy et déportés par le convoi 42 du 6 novembre 1942 à destination d'Auschwitz, où ils sont exécutés le 11 novembre. Les deux frères ont échappé à l'opération qui a conduit à l'arrestation de leurs parents.
Après-guerre, Henri reprend sa carrière de soliste et Léon continue également son activité musicale, notamment au sein de l'association des concerts Lamoureux. Il se marie en 1957 avec Suzanne Marie Jourdain. En 1962, il fait partie des interprètes de la musique du film Les sept péchés capitaux de Jacques Demy sous la direction de Michel Legrand et trois ans plus tard, il est crédité comme second violon dans l'enregistrement de la symphonie n° 2 Le double de Henri Dutilleux sous la direction de Charles Munch. Il est encore présent en 1971 lors de l'enregistrement d'un titre de Michel Colombier, Wings, rendu célèbre par la télévision puisqu'il s'agit du générique de nuit qui concluait les programmes d'Antenne 2 à la fin des années 1970.
Léon Bronschwak est décédé le 24 avril 1991 au Perreux-sur-Marne.