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Francine Weil

Francine Weil (1924-2001)

 

Francine, Antoinette Weil est née à Paris (16e arr.) le 15 janvier 1924. Sa famille est établie en France et française depuis plusieurs générations. Son père, Georges Célestin Weil, diplômé de l'Ecole Polytechnique et ancien combattant de la Grande guerre, est ingénieur des Ponts et chaussées. Sa mère, Renée Lévy, l'initie au violon dès son plus jeune âge. Elle a une soeur aînée, Thérèse, née en 1921.

A l'âge de 14 ans, elle entre au Conservatoire dans la classe de violon supérieur de Firmin Touche. Elle obtient un Premier accessit en 1939.

Son père, qui est fonctionnaire, est victime du premier statut des Juifs : il est renvoyé en octobre 1940. La famille Weil quitte alors Paris pour Cannes.

Au Conservatoire, Francine est d’abord notée « en congé » de 1940 à 1942 puis est exclue le 1er octobre 1942, comme les autres élèves juifs.

Registre des élèves

Page extraite du registre des élèves (1936-1942)
La mention « Juive » est écrite en rouge sur le document original

Après la défaite de l'Italie et l'armistice signé avec les Alliés le 8 septembre 1943, les Alpes-Maritimes sont occupées par les Allemands. La famille Weil se réfugie dans le Lubéron grâce à l'aide de réseaux de résistance. Francine vit cachée dans un cabanon avec sa soeur jusqu'en 1944. Elle se lie d’amitié avec les réfugiés de la région et leur joue du violon. Wladimir Rabinovitch l'évoque avec émotion dans son Journal de l’Occupation.

Francine Weil au violon

Francine Weil jouant du violon
La photo a été prise lorsqu'elle vivait cachée en 1943/44
Source : Coll. privée Malka Marcovich

Après la Libération de Paris, Francine est réintégrée, « par annulation des lois contre les Juifs ». Elle obtient un Premier prix de violon en 1946 et une Première médaille de musique de chambre en 1947. Elle change alors son nom en Villers, non pour nier son appartenance juive mais pour prendre un nouveau départ.

En 1949, Francine épouse Herbert Marcovich, ancien résistant, dont la première femme est morte à Auschwitz. Médecin microbiologiste, il est aussi musicien amateur. Ils auront trois enfants.

Francine poursuit sa carrière de violoniste, enregistre plusieurs albums et fait différentes tournées avec le quatuor Villers, qu'elle a créé.

Au tournant des années 1960, Francine et Herbert Marcovich achètent le haut de la colline de Peipin, en Haute-Provence et restaurent le pigeonnier et la chapelle laissés à l'abandon. Francine y réunit régulièrement des amis musiciens.
Aujourd'hui gérée par leur fille et son mari, la chapelle de Peipin est un lieu de rencontres, créations et événements artistiques et culturels.

Francine Marcovich enseigne également la musique de chambre au Conservatoire de Saint-Cloud et au Conservatoire Rachmaninoff de Paris jusqu'à son décès. Elle meurt le 28 septembre 2001 à Suresnes (Hauts-de-Seine) à l’âge de 77 ans.