Eva Tamarow
Eva Tamarow (1918-2012)
Eva Tamarow est née à Kiev (Ukraine) le 29 juin 1918. Son père, Moissey, est artisan tailleur et sa mère, Mira (née Litzmangoff), est couturière. Eva est l'aînée de quatre filles ; ses soeurs sont Mina, née en 1923, Elisabeth, née en 1927 et Sonia, née en 1931. La famille Tamarow arrive en France en 1925. Elle réside boulevard de Strasbourg, dans le 10e arrondissement de Paris. Les deux soeurs cadettes d'Eva sont françaises par leur naissance ; les autres membres de la famille sont citoyens soviétiques.
Eva fait toutes ses études à Paris. Titulaire des deux baccalauréats, elle est admise au Conservatoire de Paris en 1937 dans la classe de piano supérieur de Victor Staub. Elle obtient un Premier accessit en 1939.
Bien que soviétique (l'URSS et l'Allemagne nazie sont alliés jusqu'en juin 1941), Eva n'est pas dispensée des mesures appliquées aux autres élèves juifs. Elle n'est pas autorisée à concourir pour les prix en 1941 et est exclue le 1er octobre 1942.
Dès 1941, le père d'Eva est interné au camp de Royallieu à Compiègne*. Les recherches dans les archives n'ont pas permis de savoir s'il a été déporté par la suite mais on sait qu'il a survécu à la guerre, comme sa femme et ses filles.
Compte rendu de concert publié dans
France Libre le 23 mai 1948
Après la Libération, Eva est réintégrée au Conservatoire. Elle obtient une Première médaille de musique de chambre et un Second prix de piano en 1945.
En 1946, elle épouse Albert Godkine, sertisseur, né comme elle à Kiev. Ils auront une fille.
Eva commence ensuite sa carrière de pianiste : elle se produit à Paris, Nice ou encore Monte-Carlo.
Elle connait rapidement le succès en tant que soliste ; ses qualités sont remarquées dans la presse de l'époque.
Elle meurt à Paris le 19 septembre 2012.
Note :
* Le camp de Royallieu à Compiègne, exclusivement administré par les Allemands, est un des plus importants camps d'internement en France. 50 000 personnes (prisonniers de guerre, résistants, otages, Juifs...) y furent internées entre 1941 et 1944 et pour la plupart déportées vers l'Allemagne.