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ExpoDoc : Robert Badinter, un librettiste engagé

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Du 17 novembre au 1er décembre, la Maison de la Musique Contemporaine (MMC) présente à la Médiathèque Hector Berlioz une expoDoc consacrée à une facette méconnue de Robert Badinter : le librettiste, co-auteur avec Thierry Escaich de l’opéra Claude.

Le combat pour la justice, incarné par la loi pour l'abolition de la peine de mort mais aussi la dépénalisation de l'homosexualité ou l'amélioration des conditions de vie dans les prisons, a été au centre de la vie de Robert Badinter, qui a été célébré cet automne par son entrée au Panthéon.

L’ancien Garde des Sceaux était aussi un mélomane éclairé. En 2021, il confiait sur France Musique : « Quand j'écoute Gould, c'est Bach qui me parle ». Après avoir évoqué au théâtre la condamnation d’Oscar Wilde (C.3.3 mis en scène par Jorge Lavelli), il signe en 2013 le livret de Claude, un opéra composé par Thierry Escaich pour l’Opéra national de Lyon. 

L’œuvre puise son inspiration dans la nouvelle "Claude Gueux" de Victor Hugo, publiée en 1834, cinq ans après son célèbre pamphlet contre la peine de mort, Le dernier jour d'un condamné. Une expérience fondatrice rapproche Hugo et Badinter : le premier est hanté par le souvenir d’avoir vu, enfant, un homme emmené à l'échafaud. Le second est marqué par l’exécution de Roger Bontems et Claude Buffet en 1972, événement décisif dans son combat acharné contre la peine de mort. La coïncidence des prénoms entre Claude Gueux et Claude Buffet n’a pu échapper à celui qui vouait une admiration profonde à Victor Hugo. 

Cette expoDoc met en lumière une collaboration de haut vol entre deux figures d’univers différents. Robert Badinter déclarait : « Lorsque j'ai entendu ses compositions, je n'ai pas hésité une seconde. » Thierry Escaich lui répondait : « Moi non plus. J'ai accepté à cause de Victor Hugo, de l'architecture de l'histoire, de la portée politique et symbolique du sujet, et de ce que représentait pour moi la personnalité de Robert Badinter. »

A travers cet hommage, nous avons choisi d’associer d’autres compositeurs, comme Thierry Machuel et son emblématique Clairvaux, dont les œuvres résonnent avec les combats qui ont animé, sa vie durant, Robert Badinter. Des textes et illustrations viennent enrichir cette exploration.

Laissons le dernier mot à celui que ses biographes ont qualifié d’« homme juste » : « J'ai toujours considéré qu'à travers l'art on pouvait mieux saisir la justice. » Une conviction partagée par la MMC et la Médiathèque Hector Berlioz.


 

Exposition du 17 novembre au 1er décembre 2025, du lundi au vendredi de 12h30 à 17h30

Les visiteurs extérieurs au Conservatoire de Paris sont invités à prendre rendez-vous auprès de la médiathèque : mediatheque@cnsmdp.fr

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Portrait de Robert Badinter au  au premier Congrès Mondial contre la Peine de Mort, 2001 (détail)